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posterLA BELLE DE GAZA

LA BELLE DE GAZA

un film de Yolande Zauberman
France - 2024 - 76'
SUISA 1020.522
date de sortie: 05.06.2024

Elles étaient une vision fugace dans la nuit. On m’a dit que l’une d'entre elles était venue à pied de Gaza à Tel-Aviv. Dans ma tête je l'ai appelée La Belle de Gaza.

« La réalisatrice française évoque surtout une grande marche symbolique vers la liberté et offre un documentaire d’une fulgurante humanité. » — Julie Evard, entretien avec la réalisatrice, 19:30, RTS

« La réussite de Zauberman toujours, c'est de mélanger justement une très, très grande sensualité, une très grande beauté des images avec de la politique. Donc on a des lumières, des décadrages, du montage, on a une vraie invention et une vraie écriture de cinéma qui ne cède jamais devant l'ambition politique, l'ambition sociale, de montrer des réalités évidemment complexes et très importantes. » — Laurent Delmas, Les sorties cinéma de la semaine, France Inter

« Un film formidable, absolument vertigineux. Une beauté qui transcende, l’impression de voir des déesses mythologiques. » — Rafael Wolf, Stéphane Gobbo, débat cinéma, Vertigo, La 1ere

« Le rire clair de la gracieuse Talleen résonne dans toutes les scènes où elle apparaît. Dont celle qui voit sa marraine trans Israela narrer son mariage de trois ans avec un rabbin qui ne se doutait de rien! La Belle de Gaza est ponctué de ­moments comme celui-ci, cocasses ou émou­vants, qui célèbrent la résilience de ses protagonistes. Ils signalent une cinéaste plus préoccupée par ses personnages que par un sujet (transidentité, pédocriminalité…), auquel on ne saurait réduire ses documentaires. Ces trois films tournés en Israël montrent par ailleurs le pays sous un jour inédit. Sans évacuer pour autant la réalité de l’occupation, présente en creux et à l’esprit. Aujourd’hui plus que jamais.» — Mathieu Loewer, A la faveur de la nuit, Le Courrier

« Ballet nocturne dans lequel les corps et les visages s’entremêlent pour transcender les témoignages. Sous son voile, le sourire à la fois mélancolique et rieur de Nathalie est déchirant. Son travail, qui d’une certaine manière plonge dans les ténèbres pour y trouver la lumière, est exemplaire et nécessaire, tout en évitant l’écueil du militantisme ou du dogmatisme. Il est complexe, comme la vie. » — Stéphane Gobbo, Le Temps

«Comme dans «M», la réalisatrice semble avoir tissé un véritable lien de confiance avec ces flamboyantes héroïnes de la nuit, qui parlent à cœur ouvert, autant de leurs joies que de leurs blessures, faisant preuve d’une résilience impressionnante. Guidée par une bande-son envoûtante, cessant de se demander comment des images si belles et si douces ont été capturées, on sent ainsi une vraie proximité s’établir avec ces Belles de nuit, qui jaillissent parfois fugacement, ou avec qui l’on partage un moment plus long. Solitude, fragilité, mais surtout force et émancipation rayonnent face à la caméra, ces figures incandescentes démontrant qu’au bout du chemin, quelle que soit la profondeur des ténèbres, la lumière existe… » — Marine Guillain,  ★★★★, Cineman

« Une femme comme l’héroïne manquante d’un conte un peu halluciné, une vision, une légende, un vide : et qui raconte, au-delà de cette quête singulière, quelque chose de très émouvant sur ce que le cinéma peut ou ne peut pas représenter de ce lieu là.» — Lucile Commeaux, La Belle de Gaza : fouiller la nuit, France Culture

« Brûlant de lumière, Yolande Zauberman déploie de fulgurantes réflexions au croisement du corps et du conflit politique. » — Clarisse Fabre, l'avis du Monde : À NE PAS MANQUER

« Sublime documentaire » — Joséphine Leroy, Trois couleurs

« Présenté en séance spéciale au Festival de Cannes, le nouveau documentaire de Yolande Zauberman fascine autant qu’il émeut. Par sa tentative de réconciliation de l’irréconciliable, par sa générosité humaniste, par son scintillement dans la nuit. » — Olivier Pélisson, Bande à part

« Dans la rue Hatnufa de Tel Aviv, Yolande Zauberman part à la recherche d’un garçon qui aurait « marché de Gaza à Tel Aviv pour devenir une fille ». Avec la simplicité d’un mythe, elle fait le portrait de cinq femmes trans la nuit autour de cette rue qui est comme le chemin des Enfers. La nuit nous rapproche de ces cinq personnages en même temps qu’elle fait disparaître dans le noir la société dont la violence n’apparaît que dans les récits. Comme dans une danse, la cinéaste embrasse le visage de ces cinq femmes qui deviennent les seules habitantes de Tel Aviv. » — Raphaëlle Pireyre, AOC

« Un film passionnant, humaniste, en forme de lettre d’amour pour ses héroïnes, « La belle de Gaza » évoque avant tout la possibilité de devenir ce qu’on est, d’où qu’on vienne et ce que l’on croit. » — Edmée Cuttat, Tribune de Genève

« Difficile de faire la part entre le mystère inhérent à la nuit et celui des plans quasi surnaturels que compose la cinéaste : les ondulations d’une chevelure lors d’un lip-sync en extase, suivant le mouvement d’une décapotable lancée à toute allure dans le ciel noir, ou le reflet du visage de Talleen dans la vitre du bus que conduit son père, pareil à une icône flottante. Yolande Zauberman dit filmer en se laissant porter par «l’intuition suivante», «ce dont le projet aura besoin», s’abstenant de trop en dire sur le projet pour construire, avec ses personnages, «un territoire qui n’est pas tout à fait le leur, qui n’est pas non plus le mien». C’est la belle réussite du film, que de matérialiser ce lieu de rencontre, pareil à un lieu de l’esprit, secret comme une prière faite à soi-même, puis partagée à la face du monde. » — Sandra Onana, Libération

« Yolande Zauberman avec sa caméra n’est pas une intruse qui viendrait puiser le temps d’une immersion quelques sensations. Tout fait corps à l’image. L’échange se matérialise par la grâce d’une mise en scène proche des êtres d’où émerge une beauté tragique. Puissant. » — Thomas Baurez, Première ★★★★

« Loin d’être un prétexte pour explorer son sujet – la transidentité chez les Palestiniens –, la quête entreprise par la cinéaste irrigue surtout le film d’un élan pulsionnel. Le désir y est omniprésent : dès le feu d’artifice qui jaillit à l’ouverture, le film, sans éluder la précarité de l’existence des femmes qu’elle filme (les nuits de Tel-Aviv sont loin d’être un havre de paix pour les transgenres palestiniennes), partage leur appétit de jouissance. Les conversations qui s’engagent avec ces personnages à la sensualité exacerbée. » — Bastien Gens, Critikat

Pour moi, il existe une différence entre violence et brutalité. Rentrer avec une caméra dans la vie des gens est un processus vital, joyeux et violent. J’en accepte la violence. Si je ne l’acceptais pas, je ne pourrais pas faire les films que je fais. Et il est indispensable qu’elle soit consentie. Nathalie nous a appelés après son opération et a accepté d’être filmée malgré la douleur. La brutalité, c’est ma limite. Rien ne peut être volé. Quand elle souffre, elle souffre vraiment. C’est étrange d’être filmée à cet instant, mais elle l’a voulu et accepté. Je pense qu’il y a quelque chose de l’ordre de la nudité vers laquelle on va ensemble. Ma limite, c’est l’éthique. Filmer quelqu’un comme une victime, victimiser des victimes, de mon point de vue, ça n’est pas éthique. Ce serait leur enlever toute forme de beauté, d’intelligence, de lutte contre la douleur, de joie. Ma limite, c‘est celle là. Je filme depuis mon intimité avec une petite caméra, une petite équipe, entre quatre et cinq personnes – Selim Nassib, mon compagnon, prend le son, j’ai un assistant pour la caméra et un autre pour le projecteur. (...) Quand une personne accepte que je la filme, je lui montre une image, une seule. Je veux qu’elle comprenne comment je la regarde. À partir de cette image, chacune a décidé si elle me faisait confiance ou non. Je demande cette confiance. Si je ne l’ai pas, je ne peux pas filmer.

Yolande Zauberman, entretien avec Raphaëlle Pireyre, AOC